Masaji Taira (Taira Masaji, 平良 正次, (en japonais le nom de famille précède le prénom) )
9ème dan Hanshi, Fondateur de l’Okinawa Gojuryu Kenkyukai, élève de feu Ei’ichi Miyazato sensei (un des principaux élèves de Chojun Miyagi sensei fondateur du Gojuryu)
TAIRA Masaji sensei est un des principaux instructeurs de Karate Gojuryu d’Okinawa, dans la lignée Jundokan de son maître, feu Ei’ichi Miyazato sensei. Il dirige actuellement l’Okinawa Gojuryu Kenkyukai. Il est surtout mondialement réputé pour sa pratique des bunkai des kata gojuryu et ses recherches dans ce domaine. Il favorise l’ouverture dans son enseignement et sa pratique, estimant que les techniques et leur apprentissage doivent être partagés afin d’en tester leur efficacité et les préserver.
Né le 1er décembre 1952, Taira sensei a grandi sur l’île de Kume, au sein d’une famille de cultivateurs de canne à sucre et de riz. Alors qu’il était lycéen, sa famille a déménagé à Naha (Préfecture d’Okinawa) où il poursuit sa scolarité.
Jeune garçon, il pratique le Sumo d’Okinawa comme, traditionnellement, tous les enfants de l’île de Kume. Les enfants s’entraînaient sur le terrain de sable durant les périodes de pause à l’école. Il y avait régulièrement des tournois de Sumo d’Okinawa entre les différents villages.
A 16 ans Taira sensei débute la pratique du karate gojuryu au dojo Jundokan de Ei’ichi Miyazato sensei. Il fait une courte pause dans sa pratique lorsqu’il rejoint les forces de police japonaises. Puis à partir de l’âge de 21 ans il n’a jamais arrêté sa pratique du karate gojuryu.
Après avoir été diplômé de l’école secondaire, il s’est engagé dans les forces de police japonaises. Dans le cadre de sa formation au sein du service de la police anti-émeute, il a pratiqué le Judo. Il a obtenu le grade de premier dan en trois mois, sachant que le délai habituel est de 6 mois. Il attribue cela à sa pratique régulière du Sumo d’Okinawa lorsqu’il était plus jeune. Il a par la suite atteint le grade de 4ème dan en Judo.
Membre de la police anti-émeute, il demeurait à Gushikawa city et à la fin de sa journée de travail il se rendait tous les jours à Naha au dojo Jundokan où sous la direction de Ei’ichi Miyazato sensei, fondateur du Jundokan et héritier en Gojuryu de Miyagi Chôjun sensei, il s’entraînait pendant quatre heures.
Lors de ses débuts au Jundokan, il a fait la connaissance d’un sénior (sempaï) du dojo, Shinko Gima sensei. Shinko Gima était un karateka souple et fort qui dégageait une impression de puissance dans sa pratique du kata. Bien qu’étant un homme léger, il était impressionnant par sa vitesse d’exécution des techniques. Réalisant qu’ils recherchaient une pratique similaire, les deux hommes se sont associés pour partager ensemble leur entraînement quotidien. Souvent, à l’issue des quatre heures d’entraînement au dojo qui prenaient fin à 22h, pour poursuivre et perfectionner leur entraînement, ils se rendaient dans les collines de Madanbashi à une heure à pied du dojo. Ils y poursuivaient leur entraînement, parfois jusqu’au lever du soleil. L’abondance des moustiques dans les collines, due au climat tropical d’Okinawa, les motivait à rester en mouvement.
Une grande partie du temps de pratique de Taira sensei a porté sur l’étude et l’approfondissement des Bunkai à partir des kata Gojuryu. Il a soigneusement disséqué chaque kata et a entraîné son corps au point d’arriver à maîtriser le fonctionnement interne des kata du Gojuryu. La pratique des Bunkai par Taira sensei est inhabituelle du fait de sa volonté d’utiliser les kata en séquences ou dans leur intégralité plutôt que de choisir et d’isoler des techniques. Taira sensei est également catégorique sur le fait que le kata ne doit pas être modifié pour exécuter des bunkai.